Historia brevis rerum generalium

[Gaens & De Grauwe 2006]119-120 : Sint-Andreasberg ca. 1376/77-1783 (Cartusia Cercana)
De kartuis van Chercq heeft nauwelijks drie jaar tot de Teutoonse provincie behoord. De stichters waren Christian de Ghistelles, priester te Doornik, en Jean de Werchin en de la Longueville, drossaard van Henegouwen. De bisschop van Doornik, Philippe d'Arbois, bekostigde de bouw van de kerk.
In de veertiende en vijftiende eeuw had het klooster vele weldoeners, onder meer Doornikse geestelijken. Een bekende prior uit de vijftiende eeuw was de auteur Goswinus de Beka, doctor in de beide rechten, voormalig Kortrijks kanunnik en Gents profes. Hij was achtereenvolgens prior te Gent (1417-1418), Lierde (1418-ca. 1421), Doornik (1421-1423) en Dijon (1423-1424), en was ook convisitator (1418-1419). Hij overleed in 1429 als hospes in de kartuis van Champmol bij Dijon, de necropolis van de Bourgondische hertogen. Een andere bekende kartuizerauteur uit de vijftiende eeuw was Henricus de Piro, maar het is niet zeker of hij werkelijk in de Doornikse kartuis verbleef. Henricus de Piro was eveneens doctor in de beide rechten, en een gerenommeerd auteur van geestelijke en juridische werkjes. Vooraleer hij kartuizer werd, studeerde hij in Keulen, Parijs en Bologna, doceerde hij in Keulen en tenslotte in 1428 in Leuven. Hij schreef de eerste statuten van de Leuvense universiteit en werd er in 1429 tot rector benoemd. In 1432 werd hij kanunnik te Luik en aansluitend officiaal van de Keulse domproost. Drie jaar later nam hij deel aan het concilie van Bazel, waarna hij intrad bij de kartuizers van Keulen. Hij werd er vicaris in 1437, en werd vermoedelijk prior te Doornik, daarna zeker te Zelem (1442-1443), Luik (1445-1447), Wesel (1447-1457), Rettel (1457-1459) en Trier (1459-1463). Hij stierf als gewone monnik in zijn profeshuis te Keulen in 1473.
In 1566 werd het klooster verwoest door geuzen. Enkele jaren later werd met de geleidelijke heropbouw gestart, die nog de hele zeventiende eeuw zou voortduren. In de achttiende eeuw had het klooster herhaaldelijk te lijden onder oorlogssituaties. De kartuis werd in 1783 opgeheven door keizer Jozef II.

[Timmermans 2005e]249-251 : Chartreuse du Mont-Saint-André à Chercq (Tournai)
5 février 1370: Chrétien de Ghistelles, prêtre et citadin de Tournai, donne sa maison située dans la même ville, aux chartreux de Notre-Dame de Macourt-lez- Valenciennes. sous la clause restrictive que s'il s'établit, endéans les vingt ans, une chartreuse à Tournai, cette maison serait substituée à celle de Valenciennes dans la jouissance des biens donnés.
10 février 1375: Gérard de Malvoisin, seigneur de Sariel, vend à Jean de Werchin la ferme d' Auberbus située à Estaimbourg, Néchin et Bailleul "pour fonder un certain college de chartreux emprez nostre bonne ville de Tournay".
5 février 1376: le curé de Bavay obtient procuration de Jean de Werchin pour faire cession du domaine d' Auberbus aux chartreux et fait encore beaucoup d'autres dons. Ce bien sera amorti en mars de la même année par Charles V le Sage, roi de France. Lors du chapitre général de 1376 les définiteurs chargent Franco du Bois, de s'assurer si des conditions suffisantes de stabilité sont présentes.
1377: Chrétien de Ghistelles remet sa loge d' Aubert aux.chartreux. Il donne aussi de l'argent pour la construction de la salle du chapitre et d'une cellule ainsi qu'une somme d'argent pour subvenir aux besoins des moines.
1er avril 1377: le roi donne son approbation pour la fondation de la nouvelle fondation.
8 mai 1377: décès de Jean de Werchin qui avait préalablement chargé son fils, Jacques et ses héritiers de suppléer ce qui manquerait et de tenir parole envers l'Ordre. Celui-ci meurt à son tour sans avoir pu exécuter la volonté paternelle, mais ayant toutefois confirmé les donations et ajouté une somme considérable. Son fils Jean (souvent cité Bertrand dans les documents de l'Ordre) tentera de mener l'œuvre à bonne fin, mais sera tué à la bataille d' Azincourt (1415).
15 mai 1377: le chapitre de la cathédrale de Tournai, qui avait déjà approuvé·la construction du monastère en 1375, donne également son approbation.
4 juin 1377: pose de la première pierre de l'église. La construction en est payée par l'évêque de Tournai Philippe d' Arbois.
4 août 1384: consécration du cimetière.
1er septembre 1384: consécration de l'église par le successeur de Philippe d' Arbois.
1415 : le monastère est agrandi, grâce aux nombreux dons faits par de grands bienfaiteurs, e. a., la famille de Werchin, le clergé tournaisien, surtout les chanoines et aussi Philippe le Hardi, duc de Bourgogne.
1427: Jeanne, petite-fille de Jean de Werchin augmente encore considérablement les revenus de la maison par une donation.
11 novembre 1444, décès de Jeanne de Werchin. La carte du chapitre général de 1445 la cite comme fondatrice du Mont Saint-André.
Lors du Grand Schisme d'Occident, la chartreuse de Tournai, comme la plupart des chartreuses françaises, se rallie au pape d'Avignon.
21 avril 1478: le monastère prospère et se développe régulièrement jusqu’à cette date lorsque les troupes bourguignonnes, venant de Lille, investissent le monastère, le pillent et s'emparent des troupeaux. Il faut trois ans aux moines, pour se redresser de cette attaque. On répare, restaure et reconstruit ce qui a été détruit et la vie conventuelle peut reprendre dès 1481. La chartreuse connaît un regain de prospérité grâce aux bienfaiteurs et aussi par le fait que les chartreux sont également seigneurs de Chercq.
1er décembre 1521: la capitulation de la ville de Tournai, assiégée par le comte de Nassau est signée dans la chartreuse. Tournai, qui depuis 1187 jouissait d'une quasi-autonomie sous protectorat français, perd sa liberté et est incorporée dans les Pays-Bas par Charles-Quint. Elle n'en resta pas moins un bastion du calvinisme.
Août et décembre 1566: les Gueux s'en prennent par deux fois au monastère. Ils le pillent, puis l'incendient et les moines s'enfuient et cherchent refuge au château de Biez à Wiers, une propriété de la famille de Werchin. De là, les religieux se dispersent dans différentes autres chartreuses.
1569: les moines reviennent au monastère, qu'ils trouvent complètement ruiné ; seul le réfectoire est encore quelque peu utilisable et ils l'utilisent comme église. Le montant des dégâts s'élève à 800.000 livres tournois, somme qu’ils ne peuvent rassembler, même en vendant une partie importante de leurs biens. Heureusement, de nombreux bienfaiteurs viennent à nouveau au secours des moines pour les aider ou offrir leurs offices.
1586: début de la reconstruction de l'église.
13 mars 1591 : consécration de l'église par Guillaume Facon, doyen du chapitre de Tournai et délégué de Mgr Jean de Vendeville.
1596: les chartreux, dont la situation n'est toujours pas aisée, sont contraints de s’adresser au roi Philippe d'Espagne pour obtenir du bois à brûler pour se chauffer et les chênes nécessaires aux réparations de leur édifice. Il amortit également les maisons qu'ils possédaient à Tournai et qui leur servaient de refuge et qu'ils avaient reçues de Guillaume Moucheron, grand vicaire de l’église cathédrale.
Les moines continuent la reconstruction et achètent plusieurs maisons à Tournai qui sont amorties par les archiducs Albert et Isabelle. Le prieur Michel de Hove confectionne, au monastère, la première presse à imprimer de Touurnai et compose quatre grands Responsoria en huit volumes avec des caractères d'imprimerie qu'il avait fondus lui-même. On note aussi plusieurs petits procès entre les chartreux et le chapitre de Tournai au sujet de dîmes.
1651: Les soldats investissent le monastère, mais, en contrepartie, ils préservent le village de Chercq des pillages habituels en de telles circonstances.
1661: la chartreuse, qui connaît une certaine aisance, apporte une aide financière à la fondation de la maison de Douai, mais, d'autre part, elle refuse toujours de payer les dîmes au chapitre de Tournai.
11 jiuin 1671: la chartreuse est honorée de la visite de la reine de France, Marie-Thérèse, et le roi Louis XIV amortit un héritage et une maison située dans l'enceinte du château de Tournai.
24 juillet 1712: après la bataille de Denain, où Villars remporte la victoire sur les Austro-Hollandais – guerre de succession d'Espagne – les alliés passent par Tournai pour aller soutenir Douai: ils en profitent pour saccager le monastère.
Lors de la guerre de succession d'Autriche, la chartreuse sert de quartier général aux troupes alliées et loge le duc d' Arenberg, généralissime des Alliés.
12 mai 1745: au lendemain de la bataille de Fontenoy, les soldats anglais, hanovriens et français sont soignés dans la chartreuse.
28 mars 1782: début de l'inventorisation des possessions du monastère cartusien.
28 avril 1783: l'édit de l'empereur Joseph II du 17 mars 1783 ordonnant la supprression des couvents dits inutiles, est lu au monastère devant les douze moines et les quatre convers réunis. Ils entreront dans le clergé séculier ou réintégreront leur famille. Les biens sont liquidés par vente ou distribution.

[De Grauwe 1985a]190-194 : Chercq
Le véritable fondateur de la chartreuse à Chercq fut Chrétien de Ghistelle, prêtre et citadin de Tournai. Il donna le 5 février 1370 sa maison et héritage sis sur le lieu-dit Loge d'Aubert, hors de la porte de Valenciennes, à Tournai, aux chartreux du monastère Notre-Dame de Macourt-lez-Valenciennes. La donation était faite sous cette clause restrictive que s'il s'établissait dans vingt ans une chartreuse à Tournai, cette maison serait substituée à celle de Valenciennes dans la jouissance des biens donnés.
Une deuxième donation fut faite par Jean de Werchin et de la Longueville, bailli du Hainaut. Il avait voulu établir et doter quatre chapelains dans son château du Biez à Wiers. Il changea pourtant d'opinion et destina ses biens à la fondation d'une chartreuse, un peu après 1368. Aux Archives du Vatican, Fonds des Suppliques, vol 32, f° p4 v°, est gardée une demande de Jean de Werchin, dans laquelle on lit qu'il veut obtenir l'autorisation de faire le pèlerinage de Rome accompagné de quarante personnes. Il demande en outre la confirmation de la fondation qu'il a faite de deux chapellenies dans son domaine du Biez, l'une en honneur de saint Jean-Baptiste, l'autre en honneur de saint Jacques (faite à Avignon le 7 mai 1361). Au même fonds, vol. 35, f° 48, se trouve une autre supplique du même, faite à Avignon le 4 janvier 1363, dans laquelle il écrite e.a. veniens de sepulcro Jherosolimitano et in terra Saracessorum per magnum tempus captus, videlicet in Damaso contentus .... Palémon Bastin1 pense que pour être délivré de captivité Jean de Werchin aurait fait quelque voeu à Dieu et que ce voeu serait l'origine de la chartreuse de Chercq. Cette hypothèse n'est certes pas à rejeter.
Jean de Werchin s'entretint de son plan avec Franco du Bois, profès de la Grande Chartreuse et prieur de Bruges. Celui-ci avait été désigné par le Chapitre Général pour gouverner éventuellement le monastère doté par Chrétien de Ghistelles. Ce n'est que lors du Chapitre Général de 1376 que les définiteurs chargèrent Franco de tout disposer pour que des conditions suffisantes de stabilité fussent assurées.
Le 10 février 1375 Gérard de Malvoisin, seigneur de Sariel ,vendit à Jean de Werchin la ferme Auberbus d'une superficie de trente bonniers et située à Estaimbourg, Néchin et Bailleul "pour fonder un certain college de chartreux emprez nostre bonne ville de Tournay". Le 5 février 1376 le curé de Bavay obtint procuration de Jean de Werchin pour faire cession du domaine d'Auberbus aux chartreux et fit en même temps beaucoup d'autres dons. En mars de la même année Charles V le Sage de France (1364-1380) amortit ce bien. Ce ne fut pourtant que le premier avril 1377 que ce roi donna son approbation pour la nouvelle fondation. Le 15 mai suivit l'approbation par le chapitre de la cathédrale de Tournai qui avait déjà approuvé la construction du monastère en 1375. La première pierre de l'église fut posée le 4 juin 1377.
Tandis qu'on élevait le monastère, Jean de Werchin mourut le 8 mai 1377. Les biens et revenus qu'il avait assignés à la nouvelle fondation n'étant pas suffisants, il avait chargé son fils Jacques et ses futurs héritiers de suppléer ce qui manquerait et de tenir parole envers l'Ordre. Jacques lui-même mourut avant d'avoir pu exécuter la volonté de son père, mais non sans en avoir confirmé les donations et y avoir ajouté une grosse somme. Son fils2 Jean songeait à poursuivre cette oeuvre quand il mourut à la bataille d'Azincourt (1415). Sa soeur Jeanne augmenta considérablement les revenus de la maison par une donation en 1427 et lorsqu'elle mourut le 11 novembre 1444, elle fut considérée dans la carte du Chapitre Général de 1445 comme la fondatrice du Mont-Saint-André.
La chartreuse fut construite pour héberger douze moines et le prieur, selon les statuts de l'Ordre. Les premières ressources vinrent de Jean de Werchin. Chrétien de Ghistelles remit en 1377 sa Loge d'Aubert aux chartreux. Il donna aussi de l'argent pour la construction de la salle du chapitre et d'une cellule. Il alloua une somme annuelle pour l'entretien des moines. L'évêque de Tournai, Philippe d'Arbois, paya la construction de l'église qui fut consacrée par son successeur le 1er septembre 1384. Le cimetière avait été consacré le 9 août de la même année.
Lors du grand Schisme d'Occident la chartreuse de Chercq se rallia aux Clémentistes comme la plupart des chartreuses françaises.
En 1415 on agrandit considérablement le monastère grâce à plusieurs dons e.a. de la famille de Werchin. Les nombreux bienfaiteurs vinrent surtout du clergé tournaisien et plus spécialement des chanoines. Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, fut aussi parmi les bienfaiteurs.
Le monastère prospéra et se développa régulièrement jusqu'en 1478. Le 21 avril de cette année les troupes bourguignonnes venant de Lille entrèrent au monastère, le pillèrent et s'emparèrent des troupeaux. Il dura trois ans avant que les chartreux eussent pu se redresser des suites de cette attaque, quoique plusieurs bienfaiteurs fussent prêts à apporter leur aide. Dans cette première période qui dura un peu plus d'un siècle, on a les noms suivants de chartreux importants à relever: Franco du Bois (que l'on rencontre dans la notice de Bruges), Goswin de Beka (cfr. Gand) et Henri de Piro (cfr. Liège).
La seconde période couvre presque tout le seizième siècle. La restauration du monastère reprit donc incessamment. On répara et reconstruisit assez rapidement ce qui avait été détruit et la vie conventuelle put recommencer normalement en 1481. Elle continua à se développer grâce aux bienfaiteurs et aussi par le fait que les chartreux furent les seigneurs de Chercq. Le 1er décembre 1521 la capitulation de Tournai, assiégé par le comte de Nassau, fut signée dans la chartreuse. La ville de Tournai qui avait été à partir de 1187 une sorte de ville-république quasi autonome sous protectorat français, perdit sa liberté étant prise par Charles Quint, qui la relia aux Pays-Bas. Elle resta pourtant un bastion du calvinisme.
En 1566 la chartreuse de Chercq fut ruinée de fond en comble par les Gueux qui s'y reprirent par deux fois en août et décembre. Ils pillèrent et incendièrent le monastère de sorte que les moines durent s'enfuir et chercher un refuge au château de Biez à Wiers, propriété de la famille de Werchin. De là les religieux se dispersèrent dans diverses chartreuses et ne revinrent qu'au bout de trois ans à Chercq où ils trouvèrent des dégâts énormes. Le seul bâtiment encore quelque peu utilisable fut le réfectoire, transformé provisoirement en église. Les ravages au monastère s'élevèrent à 800.000 livres tournois, somme que les religieux ne purent obtenir même en vendant une partie importante de leurs biens. Heureusement de nombreux bienfaiteurs vinrent aider et offrir leurs offices. On put ainsi commencer la construction de la nouvelle église en 1586. Le 13 mars 1591 elle fut consacrée par Guillaume Facon, doyen du chapitre de Tournai, délégué de Mgr. Jean de Vendeville.
Il n'y eut pourtant pas encore de richesse car les religieux furent contraints de s'adresser en 1596 au roi Philippe d'Espagne pour obtenir du bois à brûler et les chênes nécessaires pour réparer leurs édifices. Le roi amortit des maisons à Tournai où se réfugieraient les chartreux si la guerre les obligeait à quitter leur monastère. Ils avaient reçu ces maisons de Guillaume Moucheron, grand vicaire de l'église cathédrale.
Parmi les moines les plus importants de cette période, citons Jean de Bosquiel. D'origine noble, il avait fait ses études à l'université de Paris. Il fit profession à Tournai, en devint sacristain et, en 1540, prieur. Il le resta jusqu'à sa mort survenue le 8 septembre 1567. Il fut aussi visiteur de la province picarde de 1547 jusqu'au jour de son décès.
La troisième période couvre les dix-septième et dix-huitième siècles. Le dix-septième siècle fut sous le signe de la reconstruction et de l'embellissement du monastère. Les chartreux achetèrent quelques maisons à Tournai, dont une servirait aussi de refuge. Elles furent amorties par les archiducs Albert et Isabelle. Le prieur Michel de Hove (1600-1609) fabriquait au monastère la première presse à imprimer de Tournai et composait quatre grands Responsoria en huit volumes avec des caractères d'imprimerie qu'il avait fondus lui-même. A plusieurs reprises on rencontre des petits procès entre les chartreux et le chapitre de Tournai au sujet des dîmes.
En 1651 les moines eurent à loger des soldats sans en avoir été requis. En remerciement les soldats préservèrent le village de Chercq des pillages habituels. Dix ans après, la chartreuse de Chercq apporta une aide financière lors de la fondation de la nouvelle maison de Douai. Comme ils purent encore acheter une maison à Tournai, il est clair qu'ils connurent une certaine aisance matérielle. Et pourtant vers la même période (1661-1662) ils étaient encore en conflit avec le chapitre de Tournai parce qu'ils refusaient de payer les dîmes. Le 11 juin 1671 la chartreuse de Chercq eut l'honneur d’une visite de la reine de France, Marie-Thérèse3. Vers ce temps le roi Louis XIV amortit un héritage et maison dans l'enceinte du château de Tournai abandonnés aux chartreux en échange d'une maison, grange et jardin qui leur appartenaient et qui étaient incorporés dans l'esplanade de la citadelle.4
Au dix-huitième siècle le monastère du Mont-Saint-André eut de nouveau à supporter 1es violences des guerres. Après la bataille de Denain, le 24 juillet 1712, où Villars remporta la victoire sur les Austro-Hollandais au cours de la guerre de Succession d'Espagne, les alliés passaient par Tournai pour aller soutenir Douai. En passant par le monastère, ils y causèrent de grands ravages. Lors de la guerre de Succession d'Autriche, la chartreuse servit de quartier-général aux troupes alliées et logea le duc d'Arenberg, généralissime des Alliés. Le 12 mai 1745, le lendemain de la bataille de Fontenoy, les soldats anglais, hanovriens, et français blessés furent accueillis et soignés au monastère. La vie conventuelle se déroula entre temps assez régulièrement: recrutement normal, bonne situation financière mais sans grande richesse, ferveur religieuse honnête.
Vint alors l'année 1783, l'année de la suppression. On avait déja commencé à inventoriser les possesions le 28 mars 1782. Le 28 avril 1783 fut lu au m nonastère, devant les douze moines et les quatre convers réunis, l'édit de l'empereur Joseph II du 17 mars 1783 ordonnant la suppression des couvents dits inutiles.Les chartreux quittèrent leur monastère le 12 mai, entrèrent au clergé séculier ou rentrèrent dans leur famille. Les biens furent liquidés par vente ou distributions e.a. des meubles et ornements sacerdotaux aux curés des environs. Ce fut la fin de la maison de Chercq après quatre siècles d'existence.
Dans cette dernière période il y a lieu de relever quelques noms de religieux importants:
- Michel du Bus, fils de Gilles du Bus, donna étant novice quatre mille livres à sa future maison de profession. Il naquit à Valenciennes le 6 septembre 1618, fit profession à Tournai le 29 septembre 1649 (?). Il fut prieur du 16 février 1657 jusqu'à sa mort survenue le 31 juillet 1676. Convisiteur de 1664 à 1672 et visiteur de 1672 jusqu'à sa mort.
- Son frère Hugues du Bus fit profession dans la chartreuse de Valenciennes en 1653.
- Philippe de Hucquelier naquit à Arras le 22 octobre 1563; il fit profession à Valenciennes en 1588. Après avoir été prieur de Tournai le 1591 à 1599 (?), il devint vicaire des moniales de Gosnay en 1624. Puis on le trouve procureur à Saint-Omer et vicaire à Valenciennes où il devint recteur et prieur. Il est mort comme antiquior le 1er novembre 1650.
- Denis de Monstreul est né à Valenciennes en 1591; il fit profession à Tournai en 1622 où il fut procureur; après avoir été procureur chez les moniales de Gosnay en 1654, on le trouve recteur de Douai, maison fondée en 1661. Il est mort, simple religieux, à Chercq le 30 avril 1665.
- Philippe Béharel, né à Béthune le 10 avril 1612, fit profession à Chercq le 14 octobre 1634; il fut le premier sacristain de la nouvelle maison de Lille du 24 juin 1641 à 1644; il y fut procureur de 1644 à 1661 et recteur de Douai, après Denis de Monstreul, à partir du Chapitre Général de 1661 à 1663, puis prieur jusqu'à sa mort le 15 août 1676.
- Joseph Degand naquit à Quesnoy en 1693; il fut quelque temps avocat. Il fit profession à Chercq en 1720. Il fut successivement vicaire à Chercq, procureur à Gosnay, vicaire des moniales à Gosnay (1744-1754) et prieur de Montreuil de 1754 jusqu'au jour de son décès le 21 juin 1757.

[Hendrickx 1975d]205-207 : Kartuize Sint-Andreasberg te Chercq bij Doornik ca. 1376-1783 (Conventus Montis Sancti Andreae apud Tornacum, Cartusia Cercana)
De stichter van de kartuis te Chercq was Christiaan van Ghistelles, priester en burger van Doornik. Deze schonk op 5 februari 1370 zijn huis en erf, gelegen op de plaats Loge d'Aubert genoemd, buiten de Valencijnse poort te Doornik, aan de kartuizers van het klooster Notre Dame te Macourt-lez-Valenciennes op voorwaarde dat er binnen twintig jaar een kartuizerklooster zou worden gesticht. Dit nieuwe klooster zou dan het vruchtgebruik van de geschonken goederen krijgen.
Een tweede schenking kwam van Jean de Werchin en de la Longueville, drossaard van Henegouwen, die in 1368 een college van vier kapelaans wilde instellen in zijn kasteel Le Biez te Wiers. Hij veranderde echter van mening en bestemde het gereserveerde kapitaal voor de oprichting van een karrtuizerpriorij. Hij besprak zijn plan met Franco du Bois, professus van de Grande Chartreuse en prior van Brugge, die was aangewezen als mogelijke rector van het nog te stichten klooster van Chercq. Deze legde de zaak van de stichting voor aan de prior-generaal van de Orde en in 1376 gaf het generaal kapittel zijn toestemming.
Op 10 februari 1375 verkocht Gérard de Malvoisin, Heer van Sariel, aan Jean de Werchin de hoeve Auberbus, 30 bunders groot en gelegen te Estaimbourg, Néchin en Bailleul: "pour fonder un certain college de chartroux emprez nostre bonne ville de Tournay". Het goed werd op 5 februari 1376 door de pastoor van Bavay als gevolmachtigde van Jean de Werchin aan de kartuizers geschonken. In maart van dat jaar werd het geamortiseerd door Koning Karel V (de Wijze) van Frankrijk (1364-1380), wiens goedkeuring voor de stichting echter pas volgde bij akte van 1 april 1377. Op 15 mei volgde de officiële goedkeuring door het kapittel van Doornik, maar dit had zijn fiat voor de oprichting van de kloostergebouwen ook al eerder, namelijk in 1375, gegeven. De eerste steen van de kerk werd op 4 juni 1377 gelegd.
Bij de dood van Jean de Werchin op 8 mei 1377 kregen de uitvoerders van zijn laatste wil de opdracht om de goederen en inkomsten van het nieuwe klooster uit te breiden. Zijn nakomelingen worden dan ook in de annalen van de Orde meer dan eens onder de vele weldoeners van het klooster vermeld.
De kartuis werd volgens de statuten van de Orde gebouwd om de prior en 12 monniken te huisvesten. De middelen werden verschaft door Jean de Werchin. In 1377 kon Christiaan van Ghistelles zijn Loge d'Aubert op de naam van de kartuizers van Chercq stellen. Hij gaf bovendien geld voor de bouw van de kapittelzaal en een cel en jaarlijks stortte hij een bedrag voor het levensonderhoud van de monniken. De bisschop van Doornik, Philippe d'Arbois, bekostigde de constructie van de kerk, die tegelijk met het grote claustrum en de kapittelzaal op 1 september 1384 door zijn opvolger werden ingewijd, nadat op 9 augustus van dat jaar al het kerkhof was gewijd.
In de 14e en 15e eeuw had het klooster vele weldoeners. Zij schonken zowel roerende als onroerende goederen en financierden de bouw van verschillende panden. Zij kwamen vooral uit de kringen van de Doornikse geestelijkheid en dan vooral de kanunniken.
De priorij van Chercq heeft ondanks de vaste koers die zij volgde een aantal gebeurtenissen meegemaakt, die haar geestelijk en ook materieel tijdelijk ontredderd moeten hebben. Tijdens het schisma van de Kerk kozen de bewoners van Chercq voor de paus in Avignon, zoals trouwens het merendeel van de Franse kartuizerkloosters.
Op het moment van de stichting ressorteerde het klooster van Chercq onder de Provincia Picardiae, maar bij de herverdeling van de Orde in Frankrijk en de Nederlanden werd het ingedeeld bij de Provincia Picardiae propinquioris, sinds 1474 opnieuw eenvoudig Provincia Picardiae genoemd.
Op 21 april 1478 vielen Bourgondische troepen uit Rijsel het convent binnen en roofden de veestapel. Het duurde drie jaar eer de kartuizers de gevolgen van deze inval verwerkt hadden, hoewel de nodige weldoeners klaarstonden om hulp te bieden. Bovendien gaf het feit dat de kartuis sinds 18 juli 1419 heerlijke rechten kon laten gelden op Chercq een redelijke financiële zekerheid.
In de loop van de 15e eeuw werd het klooster bestuurd door twee belangrijke figuren. De eerste was, als de veronderstellingen juist zijn, Goswin vander Beke, doctor utriusque iuris en prior in de jaren 1417-1418, en de andere Heinrich von den Birnbaum (de Piro), groot auteur op geestelijk en rechtskundig gebied (1441-1442).
Twee gebeurtenissen bepalen de geschiedenis van het klooster in de 16e eeuw. Op 1 december 1521 capituleerde het overigens Calvinistische Doornik voor het beleg door de Graaf van Nassau. De capitulatie werd getekend in de priorij van Chercq. Zeer ernstige gevolgen hadden in augustus en december 1566 de invallen van de Geuzen, die het hele klooster verwoestten en het met Kerstmis in brand staken. De kartuizers zochten een veilig onderdak in het kasteel van Le Biez te Wiers. Van hieruit verspreidden zij zich over verschillende kloosters van hun orde en ze keerden pas terug in 1569. Het enige gebouw dat nog bruikbaar was, was het refectorium, dat voorlopig tot kloosterkerk werd getransformeerd. De schade aan het klooster bedroeg 800.000 pond tournoois, een bedrag dat de kloosterlingen zelfs niet door het verkopen van een deel van hun grond konden opbrengen. Gelukkig konden zij weer een beroep doen op zeer vele weldoeners, zodat met de bouw van de nieuwe kerk in 1586 kon worden begonnen. Op 13 maart 1591 kon deze worden ingewijd. Van de persoonlijkheden uit deze eeuw mag prior Jean de Bosquiel (1540-1567) in het bijzonder vermeld worden. Hij was van adellijke oorsprong en had een opleiding aan de universiteit van Parijs gehad. Hij was in het huis van Doornik geprofest en was daar sacrista en hij viel op door de heiligheid van zijn levenswandel en zijn veelzijdige kennis.
De 17e eeuw stond in het teken van de wederopbouw en verfraaiing van het klooster. Dit bezat in deze eeuw een refugium binnen de stad Doornik. In 1661 verleende het klooster van Chercq financiële steun bij de stichting van het klooster in Douai. Opmerkelijk waren de aktiviteiten van prior Michel de Hove (1600-1609), die in zijn klooster de eerste drukpers van Doornik oprichtte en in 1609 met zelfgegoten drukletters vier grote Reponsoria in acht banden samenstelde. Hij nam zijn drukkersgereedschap mee toen hij in 1609 naar de kartuis van Pavia vertrok.
In de 18e eeuw kreeg de kartuis van Chercq weer de lasten van het oorlogsgeweld te dragen. Na de Slag van Denain (24 juli 1712) trokken de bondgenoten uit de Spaanse Successieoorlog door Doornik om Douai te hulp te snellen. Op hun doortocht langs het convent richtten ze daar grote verwoestingen aan. Tijdens de Oostenrijkse Successieoorlog diende het als hoofdkwartier van de geallieerde troepen en op 12 mei 1745, daags na de Slag van Fontenoy werden de gewonde Engelse, Hannoveriaanse en Franse soldaten in het klooster opgevangen.
In deze tijd schreef Adrien Philippe De Reumes, vicaris onder prior Jean-François Dupret, een Catalogus religiosorum Cartusiae Cercanae (9 april 1723) en een Calendarium Benefactorum (19 april 1723), belangrijke documentatie voor de geschiedenis van het klooster. In 1783 werd ook dit klooster opgeheven. Op 28 april van dat jaar werd het decreet van keizer Joseph II, eerder uitgevaardigd op 17 maart, aan de 12 monniken en 4 lekebroeders voorgelezen. Met de inventarisatie van de bezittingen was al vanaf 28 maart 1782 een begin gemaakt. Advokaat van Rode werd belast met het beheer. De kartuizers werden seculier of gingen bij familie wonen. De goederen werden geliquideerd, kerkgewaden, altaarversiering, altaren en kerkmeubilair kwamen ter beschikking van de bisschop, die ze verdeelde over de parochiekerken. In de kerk van Chercq bevindt zich nog een van de schilderijen die bij die gelegenheid zijn verkocht.

  • 1. 10 mai 1852 - 18 mars 1933. Profès de La Valsainte. Procureur-général à Rome. Ecrivit des "cahiers" sur chaque monastère.
  • 2. Il est souvent appelé Bertrand dans les documents de l'Ordre.
  • 3. La clôture cartusienne est très stricte et ne permet absolument pas l'entrée des femmes. Une seule exception: les personnes de la famille royale regnante peuvent entrer.
  • 4. On peut se demander s'il ne s'agit pas du refuge que les chartreux avaient acquis à Tournai et dont ils n'avaient plus tellement besoin, ayant encore d'autres maisons plus petites à Tournai.